"Faites confiance à la déchirure" Katy Ollif
Au travers des illustrés, je regarde le monde: je parcours ses paysages, ses événements, ses beautés et ses douleurs. Déambulant dans ses pages, j'en extrais une matière de base, brute: taches, formes, lignes, mouvements, reflets, traces… morceaux de papiers que je recolle les uns sur les autres jusqu'à l'achèvement de l'œuvre.
A la fin du collage, ou à un stade avancé de son élaboration, l'œuvre devient miroir et me raconte un morceau de mon histoire, un événement ou un voyage, une personne ou un état d'âme. Depuis le début et pendant des heures, peut-être des jours, des semaines ou davantage, je travaille en aveugle, dans l'ignorance de ce qui se trame sous mes doigts, à travers mes doigts. Mystère. Quelque chose remue en moi, quelque chose demande à se manifester, prendre forme, s'épanouir.
Lorsque je réalise ce qui est apparu, c'est parfois un choc, parfois un ravissement, un étonnement ou un apaisement.